En 1987, les frères Maisch sont là mais ne peuvent plus produire aucune moto. Jean Birbès va lui-même en Allemagne depuis Toulouse toutes les semaines voir Peter Maisch, Hans est totalement démoralisé, et Wilhelm est interné dans un établissement psychiatrique. C'est l'époque la plus noire, MAICO est à vendre, quelques repreneurs sont intéressés dont les Suédois de l'ex-Husqvarna par l'intermédiaire de M. Nordberg, importateur MAICO dans son pays. Finalement fin 87, le rachat est effectué par Lorentz Merkle, un industriel Bavarois qui dans un élan patriotique à voulu que MAICO reste allemand. C'est son père qui avance 1 million de DM pour le nom (à l'époque 3,3 millions de nos francs soit plus de 500000 €) et autant pour les machines outils car il veut continuer à fabriquer le maximum de pièces à l'usine. Une partie des bâtiments est vendue un troisième million de DM à une usine de textiles de Tübingen. Cette entreprise ne pourra jamais utiliser ses locaux car le site est gravement pollué (citernes pourries enterrées, résidus de traitement du métal, peintures...) Un procès retentissant s'en suivra.

En 1988, Peter Maisch lance Wulfsport, une marque de fringues tout terrain. Malheureusement il n'a pas assez d'argent et fait produire par Bill Brown, l'importateur MAICO UK et très vite Wulfsport devient 100% anglais.

Lorentz Merkle va mettre près d'un an pour déplacer MAICO de Pfäffingen à Nördlingen en Bavière et ce n'est qu'à partir de 1989 qu'il commence à travailler normalement.
Il s'associe avec Friedhelm Zabel, le génial motoriste du Side car cross qui met à profit ses excellentes qualités de technicien pour sortir une nouvelle génération de moteurs, longue course sur la 500, haut moteur avec culasse plate sur la 250. L'association ne dure pas pour d'obscures raisons et Lorentz Merkle est à nouveau seul.

En 1990, il essaie de mettre ses motos au goût du jour : pot low boy suspension habillage et propose des cylindrées intermédiaires 320 et 380 cm³. Plus de 200 machines sortent alors de Nördlingen dont 70 pour la France. Zabel parti, Merkle ne le remplace qu'en 1991 par Robin, un technicien anglais envoyé par le dynamique Bill Brown toujours importateur MAICO pour la Grande Bretagne et 300 motos sont construites.

Malheureusement dès 1992 les problèmes resurgissent. Lorentz Merkle veut un cadre nouveau avec l'arrière démontable, des nouveaux carters moteurs ainsi un bloc 440 cm³. La production est dramatiquement en retard et les clients ne peuvent commencer à disposer de leur matériel qu'en avril.

En 1993 c'est mieux, les MAICO sont bonnes et à l'heure. Une 440 est développée, l'usine se structure et se modernise avec un système de livraison automatisée des pièces détachées.

En 1994, Lorentz Merkle espère enfin atteindre le seuil d'équilibre soit environ 500 motos. Une centaine de machines sont livrées en France, un peu plus en Grande Bretagne, quelques-unes en Belgique, en Australie, en Russie, aux USA. Deux nouveaux techniciens ont été embauchés (des ex-EML) dont un très bon motoriste. On voit arriver un cadre redessiné et un projet de 125 cm³, hélas jamais concrétisé. D'autres ont plus ou moins avancé dont des 4 temps : un avec une mécanique Rotax à air et un autre à moteur XR600 Honda. Des prototypes roulent déjà depuis un ou deux ans, mais restent sans suite commerciale. Enfin, des side car cross motorisés par un bicylindre maison de 640 cm³ (2 cylindres de 320). Mises en fabrication ces machines sortent au compte goûte car assemblées artisanalement. Leur production n'excède pas une dizaine d'unités.

Début 1995 M. Merkle Père n'a plus trop d'argent, dans l'affaire il en a beaucoup injecté et pas trop récupéré. Une lassitude certaine, l'âge, des problèmes de santé et des litiges avec son fils, font qu'il envisage sérieusement de vendre MAICO. Il engage un audit : "Baus Consulting" de Bonndorf qui fait une sérieuse étude de marché et cherche à vendre l'usine MAICO.
La première proposition émane d'un groupe malaisien ! Mais ne se concrétise pas.
C'est finalement une association entre Remco Demmer qui fait dans l'usinage des métaux aux Pays Bas, Luca Portelli le fils de l'ancien très bon importateur italien dans les années 70-80 et Lorentz Merkle qui reprend l'usine à son compte. L'usine est déménagée en Hollande dans les locaux de M. Demmer Père, dans la localité de De Bilt non loin de Utrecht. 

L'association dure quelques mois de fin 1995 à mars 1996, au terme desquels c'est la famille Demmer qui reprend tout à son compte.
Fin 1996, coup de théâtre ! Le groupe hollandais "Jacobs Trade" se dit propriétaire de MAICO ! Mis au courant Jean Birbès va les rencontrer chez eux à Venlo (Maastrich). Il découvre que Jacobs est un groupe qui fait travailler plein de monde dans différents secteurs comme le vélo, les machines outils etc. En fait Jacobs se charge de la commercialisation des motos MAICO qui restent elles, usinées et assemblées par messieurs Demmer père et fils.

Début 1997, l'association avec Jacobs Trade est stoppée et c'est Remco Demmer qui reprend à nouveau la distribution des motos à son compte.
Juin 1997 : Il semble que la famille Demmer n'ait pas payé la famille Merkle ! M. Merkle père envisage alors de vendre MAICO aux Indonésiens. Lorentz va d'ailleurs sur place travailler à l'emménagement de la nouvelle usine. Le 31 juillet, M. Demmer père rachète MAICO ou finit de la payer et tout reste en Hollande. 

L'inauguration de la nouvelle usine est prévue pour le 1er septembre à 1997 à Bunnik toujours à côté de Utrecht.

24 juin 1998 : La société Maico Motorcycles N.V. est déclarée en "banqueroute". L'arrêt définitif de la production est prononcé pour le 31 décembre de la même année.

1er janvier 1999 : La société BRM Sport de Nijkerk, représentée par M. Brouwer rachète MAICO et continue la production à très petite échelle. Moins de 20 unités rien que des 500 cm3 sont importées en France...